Le théâtre du Collectif OS’O (pour On S’Organise) est un d’abord un théâtre d’acteurs et d’actrices. Nous sommes à l’origine des spectacles, nous choisissons nos invité.e.s et les thèmes, nous défendons les spectacles devant les co-producteur.trice.s et les institutions. Aucun.e d’entre nous n’a de velléité ni l’envie de faire les choix seul.e, de prendre le lead de la compagnie. De fait, nous concernant, nous prenons de meilleures décisions quand les responsabilités sont partagées. Nous fonctionnons donc en allant à la rencontre de metteur.euse.s en scène, d’auteur.trice.s, de dramaturge.turge.s. Nous leur proposons des thèmes ou des textes. Nous nous appuyons sur leurs apports théoriques, sur leurs interprétations de la thématique et créons ensemble, de façon horizontale, nos spectacles. La manière dont nous procédons pour écrire scéniquement le théâtre est différente à chaque spectacle. L’équipe n’est jamais exactement la même. Suivant si l’on travaille avec un metteur en scène et une dramaturge (David Czesienski et Alida Breitag pour Timon/Titus) ou avec sept auteurs et autrices (Le collectif Traverse pour Pavillon Noir) ou avec des créateur.trice.s et un dramaturge (Vanasay Khamphommala, Hélène Jourdan, Jérémie Papin, Martin Hennart, Aude Desigaux et Carole Anquetil pour X de Alistair McDowall), le théâtre sera sensiblement différent.
Ensuite, ce rapport horizontal, nous le voulons aussi avec le public. Nous ne nous plaçons pas en position de sachant.e ou de pédagogue. Il s’agit de mettre au plateau, d’incarner sur la scène des questionnements intimes sur le monde et son fonctionnement. C’est pourquoi, quand on aborde des sujets politiques et sociaux, c’est toujours par l’angle de vue des personnes, des contradictions face à ces questions, des failles personnelles et de la façon dont nous nous débattons avec ces paradoxes. Nous pensons que de problématiques intimes, naissent les questionnements universels. Et nous le faisons avec sérieux et légèreté. Sérieux car nous voulons notre démarche honnête, nous ne sommes pas spécialistes des questions abordées, nous sommes spécialistes de notre ressenti par rapport à ces questions. Légèreté car nous aimons y apporter de la distance, de l’humour, voire de l’absurde. Pas le rire qui se moque mais celui qui grince, qui remue le couteau dans la plaie, qui appuie sur le problème, pour mieux l’entendre et finalement prendre de la hauteur.
En résumé, ce qu’il y a de commun à chaque spectacle : nos présences d’acteurs et d’actrices, notre souci de l’horizontalité avec le public, notre humour, notre obsession à faire un théâtre exigeant et populaire.